« Le programme TP400-D6 a étémarqué par des délais très tendus, et le FADEC n’y a pas échappé »,précise Philippe Tormo, responsable du programme chez Hispano-Suiza.« Nous étions de plus confrontés à un moteur très inhabituel pour nous,un turbopropulseur à hélice de très forte puissance. Nous avons doncchoisi de conduire un développement “incrémental” du FADEC : ladéfinition du système de régulation a été affinée de concert avec ledéveloppement du moteur ». Différents jalons ont ainsi borné laprogression du développement.
Le jalon « M4 », atteint le 30 mai2005 sur le banc d’essais système Hispano-Suiza, a démontré la bonneintégration au moteur simulé des équipements du système de régulation,et notamment du FADEC dans une version prototype.
Le 28 octobre dernier, le jalon« M5 » marquait la première rotation du moteur, mais sans son hélice,sur le banc d’essais de MTU Aero Engines à Berlin. Le jalon « M6 » estattendu sur la base d’Istres le 28 février prochain, lorsque le moteurtournera équipé de son hélice sur le banc en plein air de Snecma. LeFADEC développé par Hispano-Suiza dans une configuration quasidéfinitive sera en première ligne pour la conduite du moteur et deséquipements associés.
« Utiliser la régulation moteurpour gérer de plus en plus d’équipements est d’ailleurs une tendancequi se développe, note Philippe Tormo. L’avionneur veut disposer avecle FADEC de l’interface la plus simple et la plus performante entrel’avion, le moteur et les systèmes associés tels que l’hélice ou leséquipements nacelle ».
Une autre particularité du FADECdu TP400-D6, moteur militaire, est d’offrir une protection renforcéecontre le feu et les tirs ennemis. Un EPMU (Engine Protection andMonitoring Unit) est associé au calculateur principal du FADEC, maisphysiquement séparé de lui. Cet équipement de protection développé parMTU Aero Engines prendrait le relais en cas de perte du contrôle normaldu moteur afin de protéger l’avion vis-à-vis d’un comportement anormaldu turbopropulseur.
« Les essais à venir seront richesen enseignements », pronostique Philippe Tormo. « Nous avons, parailleurs, participé à l’intégration du moteur au banc d’essais. Notrecompétence a été particulièrement sollicitée sur les liaisons entre leFADEC et le banc qui nous permettra non seulement de donner des ordresau moteur et à l’hélice, mais également de recevoir en retour beaucoupde données sur le test en cours ». La campagne d’essais continuerajusqu’en 2007 avec en ligne de mire les tests d’endurance, dequalification et de certification du turbopropulseur. Le premier vol del’A400M est prévu en fin 2007.