Si le lancement par Boeing du dreamliner sur le marché mondial augure un confort sécurisé au moindre coût, il n'en est pas moins porteur, par les ailes du B787, d'une hégémonie technologique, sous-jacente d'une pernicieuse mutation de l'industrie aéronautique aux répercussions économiques incertaines dans notre pays qui commençait à peine à grignoter quelques miettes du marché mondial.
Non pas que cette hégémonie n'existait pas auparavant, mais elle se trouve être renforcée par ce passage à un niveau technologique supérieur auquel notre industrie, empêtrée dans les affres d'une structuration économique, au détriment de la composante sociale, ne semble pas prête d'appréhender sous de bons auspices.
C'est donc à boulets rouges que les "patrons" de l'industrie aéronautique marocaine ont réduit à néant la tentative du syndicat des techniciens aéronautique du Maroc , perçu d'emblée comme un grain de sable dans la mise en place d'une restructuration prétendue fructueuse pour le secteur aéronautique national, et qui essaya , par des temps peu propices aux mouvements syndicaux (mondialisation oblige), d'imposer un point de vue conservateur concernant les orientations futures de cette industrie.
Il est difficile pour royal air maroc, dans le contexte économique mondial actuel qui pousse nombre d'entreprises à se recentrer sur le coeur de leur activité, sous la pression de la concurrence afin d'accroître leur efficacité dans leur métier d'origine, de résister à une "gestion facile" dans ce redéploiement structurel. Une restructuration qui focalise sa politique économique sur ,d'abord et avant tout, la réduction de la masse salariale, traduite par une externalisation de certaines fonctions jugées non cruciales à la vocation primaire de la compagnie, et parmi lesquelles l'entretien des aéronefs se taille la part du lion.
Ne nions tout de même pas que cette externalisation permet de gagner en souplesse de gestion et en réactivité et que la création d'emplois dans le secteur tertiaire résulte en grande partie de la recomposition du périmètre des entreprises industrielles, que ce soit par simple achat à l'extérieur ou par regroupement de certaines tâches dans des unités spécialisées au sein d'un groupe. Le coeur de métier n'est cependant pas toujours centré sur la production industrielle au sens strict du terme : l'innovation ou la politique commerciale sont souvent plus fondamentales. Ceci peut aboutir à privilégier les réseaux de distribution, pour sous-traiter massivement la production.
Le hic dans toute cette affaire est que le paysage industriel marocain n'étant pas très développé de façon à absorber cette demande accrue dans la sous-traitance des technologies de pointes, il risque d'y avoir récupération de cette part de marché par des réseaux extra nationaux qui, dans le meilleur des cas, viendront s'implanter sur le territoire en masquant leur hégémonie technologique par le mirage mirobolant de la création d'emplois.
Emplois qui pourront être retirés à tout moment et donnés à d'autres, toujours pour des besoins de rentabilité accrue.
Face à cette mouvance des pôles d'intérêts économiques il convient de dire que les syndicats nationaux, qui ont une longueur de retard, pour ne pas dire qu'ils sont complètement largués par la déferlante "mondialisatrice", campent dans une attitude réactionnaire peu propice à la régulation d'une convergence d'intérêts pour un équilibre socio-économique durable. Comme il convient de constater le manque crucial d'études sérieuses (chiffres et statistiques) sur les effets des nouvelles stratégies adoptées en matière de restructuration de l'industrie aéronautique nationale.
Pour les industriels, aussi bien que pour les syndicats du corps de métier de l'aéronautique il est certainement louable d'avoir des rêves, encore faut il mettre en place, en commun, les outils nécessaires à leur réalisation.
Article soumis par : khalid benslimane
Non pas que cette hégémonie n'existait pas auparavant, mais elle se trouve être renforcée par ce passage à un niveau technologique supérieur auquel notre industrie, empêtrée dans les affres d'une structuration économique, au détriment de la composante sociale, ne semble pas prête d'appréhender sous de bons auspices.
C'est donc à boulets rouges que les "patrons" de l'industrie aéronautique marocaine ont réduit à néant la tentative du syndicat des techniciens aéronautique du Maroc , perçu d'emblée comme un grain de sable dans la mise en place d'une restructuration prétendue fructueuse pour le secteur aéronautique national, et qui essaya , par des temps peu propices aux mouvements syndicaux (mondialisation oblige), d'imposer un point de vue conservateur concernant les orientations futures de cette industrie.
Il est difficile pour royal air maroc, dans le contexte économique mondial actuel qui pousse nombre d'entreprises à se recentrer sur le coeur de leur activité, sous la pression de la concurrence afin d'accroître leur efficacité dans leur métier d'origine, de résister à une "gestion facile" dans ce redéploiement structurel. Une restructuration qui focalise sa politique économique sur ,d'abord et avant tout, la réduction de la masse salariale, traduite par une externalisation de certaines fonctions jugées non cruciales à la vocation primaire de la compagnie, et parmi lesquelles l'entretien des aéronefs se taille la part du lion.
Ne nions tout de même pas que cette externalisation permet de gagner en souplesse de gestion et en réactivité et que la création d'emplois dans le secteur tertiaire résulte en grande partie de la recomposition du périmètre des entreprises industrielles, que ce soit par simple achat à l'extérieur ou par regroupement de certaines tâches dans des unités spécialisées au sein d'un groupe. Le coeur de métier n'est cependant pas toujours centré sur la production industrielle au sens strict du terme : l'innovation ou la politique commerciale sont souvent plus fondamentales. Ceci peut aboutir à privilégier les réseaux de distribution, pour sous-traiter massivement la production.
Le hic dans toute cette affaire est que le paysage industriel marocain n'étant pas très développé de façon à absorber cette demande accrue dans la sous-traitance des technologies de pointes, il risque d'y avoir récupération de cette part de marché par des réseaux extra nationaux qui, dans le meilleur des cas, viendront s'implanter sur le territoire en masquant leur hégémonie technologique par le mirage mirobolant de la création d'emplois.
Emplois qui pourront être retirés à tout moment et donnés à d'autres, toujours pour des besoins de rentabilité accrue.
Face à cette mouvance des pôles d'intérêts économiques il convient de dire que les syndicats nationaux, qui ont une longueur de retard, pour ne pas dire qu'ils sont complètement largués par la déferlante "mondialisatrice", campent dans une attitude réactionnaire peu propice à la régulation d'une convergence d'intérêts pour un équilibre socio-économique durable. Comme il convient de constater le manque crucial d'études sérieuses (chiffres et statistiques) sur les effets des nouvelles stratégies adoptées en matière de restructuration de l'industrie aéronautique nationale.
Pour les industriels, aussi bien que pour les syndicats du corps de métier de l'aéronautique il est certainement louable d'avoir des rêves, encore faut il mettre en place, en commun, les outils nécessaires à leur réalisation.
Article soumis par : khalid benslimane