Illustration du Rover Persévérance atterrissant sur Mars - NASA
La planète Mars a généré cette année un engouement exceptionnel en vue d’en étudier l’atmosphère passée pour mieux prévoir l’avenir de notre « maison commune, la Terre. Après plusieurs tentatives réussies ou échouées, le monde a assisté au lancement simultané de trois sondes, respectivement par les Emirats Arabes Unis avec « Amal », puis par la Chine avec «Tianwen-1 » autour de l’orbite de la planète rouge, enfin et surtout par les Etats unis avec « Persévérance ».
Cette dernière prouesse historique de la Nasa par laquelle le rover Persévérance s’est posé sur le sol martien pour recueillir des échantillons de fossiles et percer les secrets d’une éventuelle vie extra–terrestre antérieure de près de quatre milliards d’années a confirmé le statut d’hyperpuissance spatiale des Etats-Unis.
Diverses missions martiennes sont en cours de préparation, celle d’implantation d’une colonie humaine sur Mars en 2033, la mission russo-européenne avec Exomars prévue en 2022, celles scientifiques japonaise, sino-russe et émiratie avec leur projet d’implantation d’une colonie martienne en 2117.
Plus près de nous, la Lune fait l’objet d’un renouveau d’intérêt croissant et le compte à rebours s’accélère face aux échéances de programmes tels que ceux d’ «Artémis », consortium international autour des Etats Unis de construction d’une station lunaire « Lunar Gateway » et celui d’envoi d’une colonie humaine en 2024 sur la Lune. Divers programmes d’ampleur sont par ailleurs prévus ou en préparation tels que ceux menés par les Chinois en coopération avec les russes de station spatiale qui devrait voir le jour en 2035.
Récent exploit, celui du milliardaire Jeff Bezos, fondateur d’Amazon qui a effectué ce mois-ci un court vol suborbital, neuf jours après son concurrent Richard Branson. Premier vol habité de son entreprise Blue Origin, il marque l’ouverture d’une «démocratisation» du tourisme spatial ; secteur dont l’influence sera grandissante pour l’essor de l’économie spatiale mondiale.
L’arrivée sur la scène spatiale mondiale des entreprises privées, en particulier des starts up des géants du numérique qui ont pour noms Jeff Bezos (Blue Origin), Elon Musk (Space X) ou Richard Branson (Virgin galactic), etc, a bouleversé la scène spatiale mondiale. Et quoique nous en pensions, ils ont à la barbe des agences spatiales étatiques des puissances spatiales traditionnelles créé un nouveau monde dominé par la robotique, le logiciel et l'intelligence artificielle.
Cette dernière prouesse historique de la Nasa par laquelle le rover Persévérance s’est posé sur le sol martien pour recueillir des échantillons de fossiles et percer les secrets d’une éventuelle vie extra–terrestre antérieure de près de quatre milliards d’années a confirmé le statut d’hyperpuissance spatiale des Etats-Unis.
Diverses missions martiennes sont en cours de préparation, celle d’implantation d’une colonie humaine sur Mars en 2033, la mission russo-européenne avec Exomars prévue en 2022, celles scientifiques japonaise, sino-russe et émiratie avec leur projet d’implantation d’une colonie martienne en 2117.
Plus près de nous, la Lune fait l’objet d’un renouveau d’intérêt croissant et le compte à rebours s’accélère face aux échéances de programmes tels que ceux d’ «Artémis », consortium international autour des Etats Unis de construction d’une station lunaire « Lunar Gateway » et celui d’envoi d’une colonie humaine en 2024 sur la Lune. Divers programmes d’ampleur sont par ailleurs prévus ou en préparation tels que ceux menés par les Chinois en coopération avec les russes de station spatiale qui devrait voir le jour en 2035.
Récent exploit, celui du milliardaire Jeff Bezos, fondateur d’Amazon qui a effectué ce mois-ci un court vol suborbital, neuf jours après son concurrent Richard Branson. Premier vol habité de son entreprise Blue Origin, il marque l’ouverture d’une «démocratisation» du tourisme spatial ; secteur dont l’influence sera grandissante pour l’essor de l’économie spatiale mondiale.
L’arrivée sur la scène spatiale mondiale des entreprises privées, en particulier des starts up des géants du numérique qui ont pour noms Jeff Bezos (Blue Origin), Elon Musk (Space X) ou Richard Branson (Virgin galactic), etc, a bouleversé la scène spatiale mondiale. Et quoique nous en pensions, ils ont à la barbe des agences spatiales étatiques des puissances spatiales traditionnelles créé un nouveau monde dominé par la robotique, le logiciel et l'intelligence artificielle.
Le retour en force de la géopolitique
Le contexte stratégique actuel témoigne d’un retour en force de cette dimension politique atténuée depuis quelques années, et confrontée néanmoins aujourd’hui à une coopération internationale devenue indispensable face au coût exorbitant des missions spatiales.
Une nouvelle donne géopolitique spatiale apparait au sein d’un monde global, dominée par le leadership spatial américain, l’arrivée au rang de seconde puissance spatiale mondiale de la Chine, le nouvel élan européen et l’émergence de pays émergents.
Les enjeux sont multiples et complexes : d’ordre stratégique, technologique, économico- commercial et juridique.
Une nouvelle donne géopolitique spatiale apparait au sein d’un monde global, dominée par le leadership spatial américain, l’arrivée au rang de seconde puissance spatiale mondiale de la Chine, le nouvel élan européen et l’émergence de pays émergents.
Les enjeux sont multiples et complexes : d’ordre stratégique, technologique, économico- commercial et juridique.
Vers une économie spatiale mondiale en pleine croissance
Des milliards de dollars se profilent à terme pour une économie spatiale mondiale en plein essor impactée par de nombreux facteurs. Evoquer l’essor de l’économie spatiale mondiale, c’est certes aborder la question de l’exploration spatiale, celle du marché des satellites et des lanceurs, des infrastructures au sol, de leur construction et de leur lancement, celle des services, mais c’est également se pencher sur les questions des nouveaux marchés à venir du tourisme spatial et suborbital qui draineront plusieurs milliards de dollars de chiffre d'affaires et de la très prochaine commercialisation des ressources naturelles de la Lune, d’autres corps célestes et des astéroïdes.
Source de croissance et d’emplois, elle est boostée par une série de facteurs tels que l’innovation et le nouveau potentiel des technologies spatiales, leurs performances accrues grâce aux avancées en matière de numérisation, miniaturisation, robotique et informatique, et leur fiabilité et leur capacité à répondre à des systèmes et des besoins spécifiques.
D’ici 2025, on devrait en compter autour de 6000 ou 7000 satellites.
Selon le rapport annuel de Bryce Space Technology 2019, le montant de l’économie spatiale mondiale en 2019 représentait 366 milliards de dollars us.
L’Espace deviendra le Graal des puissantes sociétés privées et de quelques Etats et revêt plus que jamais une dimension majeure de l’infrastructure économique mondiale bien que la pandémie du coronavirus ait poussé à la ralentir.
Le marché commercial est le segment qui génère le plus de retombées. Certes l’amélioration des prévisions météorologiques a permis de mieux gérer et d'exploiter les ressources naturelles et les satellites scientifiques favorisent une meilleure surveillance et gestion environnementale des catastrophes naturelles dont l’impact est considérable sur le plan humain mais également économique, mais c’est principalement le marché commercial des télécommunications qui reste prépondérant, avec les communications à grande échelle, les communications maritimes, le système des GPS, les nouvelles constellations de satellites de communication à orbite basse destinés à couvrir du réseau internet tout le globe, y compris les zones reculées et difficiles d’accès.
Source de croissance et d’emplois, elle est boostée par une série de facteurs tels que l’innovation et le nouveau potentiel des technologies spatiales, leurs performances accrues grâce aux avancées en matière de numérisation, miniaturisation, robotique et informatique, et leur fiabilité et leur capacité à répondre à des systèmes et des besoins spécifiques.
D’ici 2025, on devrait en compter autour de 6000 ou 7000 satellites.
Selon le rapport annuel de Bryce Space Technology 2019, le montant de l’économie spatiale mondiale en 2019 représentait 366 milliards de dollars us.
L’Espace deviendra le Graal des puissantes sociétés privées et de quelques Etats et revêt plus que jamais une dimension majeure de l’infrastructure économique mondiale bien que la pandémie du coronavirus ait poussé à la ralentir.
Le marché commercial est le segment qui génère le plus de retombées. Certes l’amélioration des prévisions météorologiques a permis de mieux gérer et d'exploiter les ressources naturelles et les satellites scientifiques favorisent une meilleure surveillance et gestion environnementale des catastrophes naturelles dont l’impact est considérable sur le plan humain mais également économique, mais c’est principalement le marché commercial des télécommunications qui reste prépondérant, avec les communications à grande échelle, les communications maritimes, le système des GPS, les nouvelles constellations de satellites de communication à orbite basse destinés à couvrir du réseau internet tout le globe, y compris les zones reculées et difficiles d’accès.
Démocratisation de l’accès au spatial et low cost spatial
L’essor de l’industrie spatiale, la compétition technologique féroce, et les nombreux débouchés font de l’économie spatiale un secteur stratégique pour tous même si le poids du PIB de certains pays est faible.
En révolutionnant ce secteur avec le développement de fusées réutilisables, celui d’une nouvelle génération de satellites intelligents à résolution plus fine et de nano satellites fabriqués grâce à la miniaturisation des composants électroniques, de la production industrielle de produits de masse innovants, la mise en place d’un réseau mondial internet couvrant des zones isolées et inaccessibles, la baisse des coûts de fabrication, d’acquisition des satellites et des coûts de lancement a un impact majeur pour les pays qui n’avaient pas encore accès au spatial et constitue un réel progrès.
La hausse de la demande mondiale et de l’offre ont favorisé un low cost spatial et l’arrimage de pays émergents à ce type d’économie et les retombées, les enjeux et les perspectives pour les pays arabes et africains émergents, dont le Maroc, s’annoncent multiples et de plus en plus importants. Tirer parti de la démocratisation de l’accès au spatial est désormais chose accessible à tous.
Un intérêt croissant pour ce secteur se développe rapidement au sein du continent africain. Au sein de l’Union Africaine se prépare la stratégie spatiale ou Agenda 2063 pour tirer profit des progrès de la conquête spatiale. Selon les prévisions de l’African Space Industry Annual Report 2021, le budget spatial de l'Afrique pour 2021 est de 548,6 millions USD, soit une augmentation de 9 % par rapport à 2020 et une augmentation de 94 % par rapport au budget 2018. L'économie spatiale africaine d’une valeur actuelle de 7 milliards $, prévoirait une croissance de plus de 40% au cours des cinq prochaines années pour dépasser les 10 milliards $ en 2024.
Plusieurs pays se sont dotés de programmes spatiaux et satellitaires, tels que l’Afrique du sud, le Nigeria, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et l’Egypte.
Au sein du monde arabe, les Emirats Arabes unis se présentent comme le fer de lance du spatial arabe avec le premier engin arabe jamais envoyé dans l’espace interplanétaire.
Plus que jamais, l’espace est devenu un enjeu majeur pour le développement durable des pays émergeants de toutes les nations en sont de plus en plus dépendantes. Je me plais souvent à rappeler la phrase d’un grand homme marocain,
En révolutionnant ce secteur avec le développement de fusées réutilisables, celui d’une nouvelle génération de satellites intelligents à résolution plus fine et de nano satellites fabriqués grâce à la miniaturisation des composants électroniques, de la production industrielle de produits de masse innovants, la mise en place d’un réseau mondial internet couvrant des zones isolées et inaccessibles, la baisse des coûts de fabrication, d’acquisition des satellites et des coûts de lancement a un impact majeur pour les pays qui n’avaient pas encore accès au spatial et constitue un réel progrès.
La hausse de la demande mondiale et de l’offre ont favorisé un low cost spatial et l’arrimage de pays émergents à ce type d’économie et les retombées, les enjeux et les perspectives pour les pays arabes et africains émergents, dont le Maroc, s’annoncent multiples et de plus en plus importants. Tirer parti de la démocratisation de l’accès au spatial est désormais chose accessible à tous.
Un intérêt croissant pour ce secteur se développe rapidement au sein du continent africain. Au sein de l’Union Africaine se prépare la stratégie spatiale ou Agenda 2063 pour tirer profit des progrès de la conquête spatiale. Selon les prévisions de l’African Space Industry Annual Report 2021, le budget spatial de l'Afrique pour 2021 est de 548,6 millions USD, soit une augmentation de 9 % par rapport à 2020 et une augmentation de 94 % par rapport au budget 2018. L'économie spatiale africaine d’une valeur actuelle de 7 milliards $, prévoirait une croissance de plus de 40% au cours des cinq prochaines années pour dépasser les 10 milliards $ en 2024.
Plusieurs pays se sont dotés de programmes spatiaux et satellitaires, tels que l’Afrique du sud, le Nigeria, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et l’Egypte.
Au sein du monde arabe, les Emirats Arabes unis se présentent comme le fer de lance du spatial arabe avec le premier engin arabe jamais envoyé dans l’espace interplanétaire.
Plus que jamais, l’espace est devenu un enjeu majeur pour le développement durable des pays émergeants de toutes les nations en sont de plus en plus dépendantes. Je me plais souvent à rappeler la phrase d’un grand homme marocain,
le Pr Mahdi Elmandjra qui écrivait déjà en 1984, que le retard scientifique et technologique des pays en développement résulte davantage d’une « absence de politique culturelle…et d’une négligence des systèmes de valeurs, plutôt que d’un manque de ressources financières »,
« Rien n’est plus politique aujourd’hui que les technologies avancées et rien moins rétrograde que les politiciens qui ne veulent pas le comprendre».Vers de nouvelles formes de juridicité
En même temps qu’une nouvelle suprématie technologique spatiale américaine émerge, une forte pression juridique made in USA suivie de ses alliés s’affirme visant à préparer l’industrialisation de l’Espace et jeter le plus rapidement possible les bases d’une profonde mutation juridique, d’un nouveau droit extra-terrestre pluridimensionnel bouleversant les approches éthiques et transformant les politiques spatiales, l’émergence de règles nouvelles adaptées à l’activité industrielle, pour certains en contradiction avec les principes de base du droit classique de l’espace, pour d’autres, en complémentarité d’un droit devenu obsolète.
La privatisation des activités spatiales a remis en cause les grands principes du droit international classique de l’Espace, en particulier celui de non appropriation, d’utilisation pacifique, de liberté d’exploration et d’utilisation et du concept de Patrimoine commun de l’Humanité en vertu desquels nul ne peut s’approprier cet Espace et en réclamer la propriété.
Le vote du Space Act américain de 2015, celui des lois nationales spatiales du Luxembourg et plus récemment des Emirats Arabes Unis et la signature fin 2020 par la Nasa des «Accords d'Artémis » avec huit pays dont les Emirats Arabes Unis, rejoints en 2021 par le Brésil, soulève des controverses d’ordre juridique et éthique liées à la remise en cause du statut de patrimoine commun de l’humanité de l’espace et de non appropriation des ressources célestes.
Avec le développement prochain du tourisme spatial, l’élaboration d’un nouvel ordre juridique va se faire de plus en plus nécessaire pour cet environnement à part qu’est l’espace où l’application des lois terrestres sera inadapté : lois civiles, pénales…. De nouveaux délits, tel que celui de pollution lumineuse générée par les constellations de satellites de communication à orbite basse risquent de voir le jour.
La privatisation des activités spatiales a remis en cause les grands principes du droit international classique de l’Espace, en particulier celui de non appropriation, d’utilisation pacifique, de liberté d’exploration et d’utilisation et du concept de Patrimoine commun de l’Humanité en vertu desquels nul ne peut s’approprier cet Espace et en réclamer la propriété.
Le vote du Space Act américain de 2015, celui des lois nationales spatiales du Luxembourg et plus récemment des Emirats Arabes Unis et la signature fin 2020 par la Nasa des «Accords d'Artémis » avec huit pays dont les Emirats Arabes Unis, rejoints en 2021 par le Brésil, soulève des controverses d’ordre juridique et éthique liées à la remise en cause du statut de patrimoine commun de l’humanité de l’espace et de non appropriation des ressources célestes.
Avec le développement prochain du tourisme spatial, l’élaboration d’un nouvel ordre juridique va se faire de plus en plus nécessaire pour cet environnement à part qu’est l’espace où l’application des lois terrestres sera inadapté : lois civiles, pénales…. De nouveaux délits, tel que celui de pollution lumineuse générée par les constellations de satellites de communication à orbite basse risquent de voir le jour.
La technologie spatiale constitue un puissant instrument de pouvoir idéologique, commercial et stratégique, dont les utilisations doivent être réglementées afin que les pays en développement continuent à avoir accès à ses potentialités, en même temps qu'ils soient assurés demain, lorsqu'ils seront dotés de la capacité spatiale, de pouvoir exploiter eux aussi cet espace, dans un cadre de gouvernance spatiale mondiale juste et équitable. Si l’espace présente des opportunités et des avantages indéniables, les ambitions et l’intervention des entreprises privées dans cette aventure, la multiplicité des acteurs et la diversité des activités dans l’espace soulèvent d’autres inquiétudes liées à la pollution spatiale due aux débris en forte hausse.