L’aéronautique «made in Morocco» ne connaît pas la crise


Par Revue de presse, le 25 Décembre 2012

Le chiffre d'affaires à l'export a dépassé 5.2 milliards de DH. 72% des investissements du secteur sont d'origine française. Proximité, aides à l'investissement, main-d'oeuvre spécialisée, coût stable d'énergie et un foncier abordable sont les points forts de l'offre Maroc.


L’aéronautique «made in Morocco» ne connaît pas la crise. C’est, du moins, ce que laissent entendre les indicateurs du secteur. Crédibilisée à l’origine par l’implantation de groupes de renommée mondiale tels que Safran, Eads, Thales, Dassault, la destination Maroc compte déjà une centaine d’opérateurs qui gravitent autour du noyau dur Eads-Safran. Il s’agit d’un secteur constitué majoritairement d’entreprises françaises (72%), et de PME marocaines (21%), concentré sur trois principales activités, notamment le câblage, le manufacturing et la maintenance qui participent au chiffre d’affaires à l’export à hauteur de 82%. Ce dernier connaît une croissance annuelle soutenue de 25% sur les dernières années, tranchant avec le rythme d’évolution enregistré au niveau des autres métiers mondiaux du Maroc. Cette bonne tenue du carnet de commandes débouche sur un courant d’affaires annuel qui dépasse les 5,2 milliards de DH. Avec un effet d’entraînement indirect sur le tissu des PME au niveau des intrants. «Les achats adressés aux entreprises locales ont passé de 5% dans les années 2000, à plus de 75% aujourd’hui», note le management de Safran Maroc.

C’est dire que l’aéronautique marocain est très bien loti dans un contexte de redistribution de cartes et de concurrence accrue au niveau international, poussant de plus en plus de compagnies à externaliser à travers le monde une majeure partie de leur activité. A cet égard, le Maroc se positionne au niveau de l’assemblage des sous-systèmes et la production des composantes en «offrant une base aéronautique compétitive à proximité de l’Europe, une main-d’œuvre spécialisée significativement moins chère que le voisin le plus proche, des aides à l’investissement, un coût d’énergie stable et un foncier facile à aborder à travers les plateformes industrielles intégrées», s’accorde à confirmer la majorité des intervenants dans le secteur. Ce positionnement fait du Maroc un hub à même de drainer davantage d’investissements et de consolider sa position en tant que plateforme compétitive à l’international. «Le secteur de l’aéronautique suscite de gros appétits notamment en Chine, qui est en train de lancer le Comac C 919 pour concurrencer le Boeing 737 et l’Airbus 320. Les 2/3 de ces équipements sont fabriqués par des entreprises installées hors de Chine. Plusieurs sociétés au Maroc fournissent déjà le marché chinois», affirme Hamid Benbrahim Andaloussi, président du Gimas (Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales).

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