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Le Maroc s’en sort, mais attention à la formation technique


Par , le 20 Novembre 2005


Si le pôle aéronautique jouit aujourd’hui d’un effet d’entraînement, c’est grâce au succès du partenariat tissé entre RAM et le groupe mondial Safran depuis 2001. La bataille est féroce, mais le Maroc offre des atouts sur lesquels il doit communiquer. Entretien avec Hamid Benbrahim, délégué général du groupe mondial Safran au Maroc.


Le Maroc s’en sort, mais attention à la formation technique
- L'Economiste: L'implantation de Aircelle et Teuchos est l'aboutissement d'un processus qui remonte à 2001, date de création de Matis. Comment expliquez-vous l'emballement du processus en 2005?
- Hamid Benbrahim: Plusieurs facteurs l'expliquent. A l'origine, cela tient à la crédibilité de la RAM, à son savoir-faire historique sur le plan technique et à sa stratégie de développer avec SMES et Matis, une base nationale dans le secteur de la construction, des équipements et services aéronautiques.

Ensuite, la réussite du partenariat avec un groupe mondial de référence comme Safran à travers deux expériences de joint-ventures comme SMES et Matis, a permis de placer les jalons d'un développement durable, grâce à la compétitivité en termes de prix et de qualité.
Le succès appelle le succès. Aujourd'hui, la destination Maroc apporte une réponse compétitive et efficace à un secteur exigeant en termes de qualité, d'accueil, de réactivité de l'administration et des partenaires économiques.
Bien entendu, tout n'est pas rose, mais les investisseurs que je reçois sont tous agréablement surpris par la rapidité et la qualité de réponse du Maroc. Cependant, des efforts d'adaptation doivent être déployés par notre système de formation technique pour répondre aux besoins en ressources humaines du secteur.

- De quels arguments avez-vous usé pour convaincre le groupe de s'engager sur la durée au Maroc?
- Il ne faut pas se faire d'illusions: la compétition est féroce avec les pays de l'Est, l'Inde, d'autres destinations de la Méditerranée, sans parler de la Chine.
Aussi faut-il construire des accords win-win sur la durée avec les sociétés candidates à l'implantation au Maroc.
Pour commencer, il faut consolider une relation de confiance. Or, je me rends compte tous les jours de la méconnaissance des entreprises étrangères de l'évolution positive, voire la mutation de notre cadre général des affaires.
Ensuite, il faut favoriser une «compatibilité culturelle» entre ces entités et les équipes locales. En clair, notre système économique a beaucoup à gagner en transparence.
Globalement, je constate que le Maroc se place dans cette mouvance imposée par la globalisation du secteur aéronautique.
- A lui seul, le groupe Safran va investir près de 70 millions d'euros et créer près de 1.900 emplois hautement qualifiés dans les 4 années à venir. Le Maroc peut-il compter sur un effet d'entraînement?
- Ce secteur est constitué à plus de 70% par des PME, sous-traitantes de grands groupes mondiaux de référence tels que Eads-Airbus , Boeing, GE, Safran...
Compte tenu des exigences de compétitivité et de pression sur les prix imposés par ces grands donneurs d'ordres, les sous-traitants sont obligés de développer une composante «low-cost» à côté de leur activité traditionnelle pour préserver leur rentabilité et assurer leur pérennité.

Ainsi, aujourd'hui, plusieurs sous-traitants de Safran de petite et moyenne taille s'implantent au Maroc ou étudient sérieusement cette option.
C'est le cas récemment de Creuzet Aéronautique et de Indraero Siren, leaders dans leurs domaines ou encore Seroma et MTI.
D'autres maisons mère encore sont actuellement en train de prendre la décision.
Cette dynamique contribue à renforcer le pôle de compétitivité aéronautique qui générera des emplois hautement qualifiés et insérera le Maroc dans la chaîne mondiale de création de valeur.

L'economiste



Mohamed Ouitassane
Ingénieur de formation, fondateur de Aeronautique.ma média citoyen qui, par son contenu et sa... En savoir plus sur cet auteur