Après un premier round qui s’est déroulé mercredi et jeudi à Dakar, les négociations sur la gestion des droits de trafic aérien entre le Maroc et le Sénégal vont se poursuivre lors d’une prochaine rencontre à Rabat.
Le ministre sénégalais de la Coopération internationale, des Transports aériens et des Infrastructures, Karim Wade, avait annoncé, fin novembre dernier, que son gouvernement va renégocier de nouveaux accords aériens avec plusieurs pays dont le Maroc.
Les négociations portant sur le nombre de fréquences des vols sur la ligne Casablanca-Dakar se sont déroulées dans un climat cordial et fraternel et un nouveau rendez-vous a été fixé prochainement à Rabat, a-t-on précisé du côté de la délégation marocaine conduite par le secrétaire général du ministère des Transports, Benjelloun Mohamed Jamal et comprenant des représentants du ministère des Affaires étrangères ainsi que des responsables de la Direction générale de l’aviation civile du Maroc.
Royal Air Maroc (RAM) assure 14 vols hebdomadaires sur la ligne Casablanca-Dakar. Une ligne qui connaît un important trafic compte tenu de l’affluence régulière de fidèles Tijanes du Sénégal et de divers pays d’Afrique de l’Ouest qui se rendent en pèlerinage à la ville de Fès pour se recueillir au mausolée du fondateur de la confrérie Tijane, Sidi Ahmed Tijani.
La ligne Casablanca-Dakar connaît également l’affluence d’un nombre de plus en plus important de Sénégalais qui se rendent au Maroc pour le tourisme ou le commerce.
Dans la logique commerciale, les fréquences sur cette ligne doivent être maintenues ou même renforcées par de nouvelles dessertes afin de répondre à une forte demande qui va crescendo avec le temps. La ligne Dakar-Casablanca dispose d’un potentiel de développement qui permettra à la nouvelle compagnie sénégalaise «Sénégal Airlines» d’intégrer ses propres vols dans l’esprit d’un partenariat gagnant-gagnant, souligne-t-on du côté de la délégation marocaine.
La nouvelle compagnie sénégalaise «Senegal Airlines», propriété de l’Etat et d’actionnaires privés, a démarré ses vols en janvier dernier. Elle dispose actuellement de quatre appareils, dont trois déployés sur différentes destinations en Afrique de l’Ouest. Compte tenu de sa situation géographique, l’aéroport de Dakar ambitionne de se hisser en hub pour la sous-région d’Afrique de l’Ouest. De plus, et dans l’objectif de permettre à son pavillon d’intégrer le marché, les négociations menées par le ministère sénégalais en charge des Transports pour de nouveaux accords concernent également la Corée du Sud, la Guinée-Bissau, le Nigéria, le Portugal et le Togo. Mais, le Sénégal qui veut coûte que coûte assurer la survie de sa jeune compagnie aérienne «Sénégal Airlines», a pris le risque de créer des tensions diplomatiques avec plusieurs de ses partenaires, relèvent les observateurs.
Après la liquidation de la compagnie maroco-sénégalaise, «Air Sénégal International», le Sénégal a mis sur pied une petite société dénommée «Sénégal Airlines», dotée d’un capital de 16 milliards de F CFA (24 millions d’euros), réparti entre le secteur privé (64 %), l’Etat du Sénégal (31 %) et le personnel (5 %). Dans sa volonté de protéger cette société, qui dispose d’une flotte de trois avions en location, le Sénégal a exigé la remise à plat de ses accords aériens avec plusieurs pays dont le Maroc, en vue d’instaurer un «équilibre dans l’exploitation des droits de trafic et de préservation des intérêts du Sénégal et de sa compagnie nationale». Les résultats ne se sont pas fait attendre: une crise diplomatique majeure avec la Belgique qui a fini par rappeler son ambassadeur à Dakar et des tensions avec la Mauritanie. La compagnie «Brussels Airlines» assurait depuis de longues années des liaisons avec plusieurs capitales africaines à partir de Dakar, ce que le Sénégal considère comme une concurrence déloyale pour son pavillon national.
Après plusieurs mois de conflit, les deux pays ont fini en octobre par trouver un accord qui fixe à huit le nombre de fréquences hebdomadaires à exploiter à égalité par leurs compagnies nationales respectives.
Avec la Mauritanie, les choses ont failli également prendre une mauvaise tournure face à l’insistance du Sénégal à réduire le nombre de vols opérés sur Dakar par «Mauritanie Airlines».
Après trois mois de suspension, les liaisons ont repris entre les deux pays à la faveur d’un nouvel accord qui permet aux deux compagnies nationales d’exploiter cinq fréquences par semaine «avec possibilité d’opérer les points au-delà sans dépasser deux fréquences par destination». Lors de l’examen récent du budget de son département devant le Parlement, le ministre des Transports aériens, Karim Wade, a annoncé la renégociation des accords aériens avec d’autres pays dont le Maroc, «pour protéger les intérêts du pavillon national».
Mais si le Sénégal affirme vouloir permettre à sa compagnie de desservir tous les pays de l’Afrique de l’Ouest avant de se déployer sur d’autres pays d’Europe et d’Amérique, il n’a pas en réalité les moyens de ses ambitions, selon les observateurs.
«On ne peut pas prétendre desservir tous ces pays avec une flotte de trois avions en location», relève un expert du secteur.
«Le vrai danger qui guette les compagnies aériennes aujourd’hui vient de la baisse de la demande, dans un contexte de crise et de la cherté du carburant», ajoute cet expert. A la veille de l’ouverture à Dakar des négociations avec le Maroc, le ministère sénégalais des Transports aériens avait rendu public un communiqué au ton peu diplomatique qui estimait que l’accord actuel en vigueur entre les deux pays était «dépassé» et accuse sans détours le Maroc de retarder la conclusion d’un nouvel accord.
La Direction de l’aviation civile sénégalaise, relevant de ce département, «demande l’ouverture de ces négociations pour l’établissement d’un nouvel accord, afin de permettre à la nouvelle compagnie sénégalaise, Sénégal Airlines (SAL), concessionnaire des droits de trafic de l’Etat du Sénégal, de pouvoir intégrer le marché», selon le communiqué.
«Intégrer le marché»? S’il s’agit pour «Sénégal Airlines» d’opérer des vols sur Casablanca, la RAM ne s’y est jamais opposée.
Mais au lieu de cela, les autorités sénégalaises avaient mis mercredi sur la table une proposition visant à réduire de 16 à 4 le nombre de vols hebdomadaires opérés par la RAM entre Casablanca et Dakar.
La délégation marocaine, présente à Dakar, a abordé ces négociations avec une volonté sincère de parvenir à un accord qui s’inscrit dans le sillage des relations d’amitié et de fraternité qui existent entre le Maroc et le Sénégal.
En effet, lorsque les autorités sénégalaises avaient fait part de leur volonté de créer leur propre compagnie, la RAM les avait assurées de sa détermination à mettre tout son savoir-faire à leur disposition pour la concrétisation de cet objectif.
Le ministre sénégalais de la Coopération internationale, des Transports aériens et des Infrastructures, Karim Wade, avait annoncé, fin novembre dernier, que son gouvernement va renégocier de nouveaux accords aériens avec plusieurs pays dont le Maroc.
Les négociations portant sur le nombre de fréquences des vols sur la ligne Casablanca-Dakar se sont déroulées dans un climat cordial et fraternel et un nouveau rendez-vous a été fixé prochainement à Rabat, a-t-on précisé du côté de la délégation marocaine conduite par le secrétaire général du ministère des Transports, Benjelloun Mohamed Jamal et comprenant des représentants du ministère des Affaires étrangères ainsi que des responsables de la Direction générale de l’aviation civile du Maroc.
Royal Air Maroc (RAM) assure 14 vols hebdomadaires sur la ligne Casablanca-Dakar. Une ligne qui connaît un important trafic compte tenu de l’affluence régulière de fidèles Tijanes du Sénégal et de divers pays d’Afrique de l’Ouest qui se rendent en pèlerinage à la ville de Fès pour se recueillir au mausolée du fondateur de la confrérie Tijane, Sidi Ahmed Tijani.
La ligne Casablanca-Dakar connaît également l’affluence d’un nombre de plus en plus important de Sénégalais qui se rendent au Maroc pour le tourisme ou le commerce.
Dans la logique commerciale, les fréquences sur cette ligne doivent être maintenues ou même renforcées par de nouvelles dessertes afin de répondre à une forte demande qui va crescendo avec le temps. La ligne Dakar-Casablanca dispose d’un potentiel de développement qui permettra à la nouvelle compagnie sénégalaise «Sénégal Airlines» d’intégrer ses propres vols dans l’esprit d’un partenariat gagnant-gagnant, souligne-t-on du côté de la délégation marocaine.
La nouvelle compagnie sénégalaise «Senegal Airlines», propriété de l’Etat et d’actionnaires privés, a démarré ses vols en janvier dernier. Elle dispose actuellement de quatre appareils, dont trois déployés sur différentes destinations en Afrique de l’Ouest. Compte tenu de sa situation géographique, l’aéroport de Dakar ambitionne de se hisser en hub pour la sous-région d’Afrique de l’Ouest. De plus, et dans l’objectif de permettre à son pavillon d’intégrer le marché, les négociations menées par le ministère sénégalais en charge des Transports pour de nouveaux accords concernent également la Corée du Sud, la Guinée-Bissau, le Nigéria, le Portugal et le Togo. Mais, le Sénégal qui veut coûte que coûte assurer la survie de sa jeune compagnie aérienne «Sénégal Airlines», a pris le risque de créer des tensions diplomatiques avec plusieurs de ses partenaires, relèvent les observateurs.
Après la liquidation de la compagnie maroco-sénégalaise, «Air Sénégal International», le Sénégal a mis sur pied une petite société dénommée «Sénégal Airlines», dotée d’un capital de 16 milliards de F CFA (24 millions d’euros), réparti entre le secteur privé (64 %), l’Etat du Sénégal (31 %) et le personnel (5 %). Dans sa volonté de protéger cette société, qui dispose d’une flotte de trois avions en location, le Sénégal a exigé la remise à plat de ses accords aériens avec plusieurs pays dont le Maroc, en vue d’instaurer un «équilibre dans l’exploitation des droits de trafic et de préservation des intérêts du Sénégal et de sa compagnie nationale». Les résultats ne se sont pas fait attendre: une crise diplomatique majeure avec la Belgique qui a fini par rappeler son ambassadeur à Dakar et des tensions avec la Mauritanie. La compagnie «Brussels Airlines» assurait depuis de longues années des liaisons avec plusieurs capitales africaines à partir de Dakar, ce que le Sénégal considère comme une concurrence déloyale pour son pavillon national.
Après plusieurs mois de conflit, les deux pays ont fini en octobre par trouver un accord qui fixe à huit le nombre de fréquences hebdomadaires à exploiter à égalité par leurs compagnies nationales respectives.
Avec la Mauritanie, les choses ont failli également prendre une mauvaise tournure face à l’insistance du Sénégal à réduire le nombre de vols opérés sur Dakar par «Mauritanie Airlines».
Après trois mois de suspension, les liaisons ont repris entre les deux pays à la faveur d’un nouvel accord qui permet aux deux compagnies nationales d’exploiter cinq fréquences par semaine «avec possibilité d’opérer les points au-delà sans dépasser deux fréquences par destination». Lors de l’examen récent du budget de son département devant le Parlement, le ministre des Transports aériens, Karim Wade, a annoncé la renégociation des accords aériens avec d’autres pays dont le Maroc, «pour protéger les intérêts du pavillon national».
Mais si le Sénégal affirme vouloir permettre à sa compagnie de desservir tous les pays de l’Afrique de l’Ouest avant de se déployer sur d’autres pays d’Europe et d’Amérique, il n’a pas en réalité les moyens de ses ambitions, selon les observateurs.
«On ne peut pas prétendre desservir tous ces pays avec une flotte de trois avions en location», relève un expert du secteur.
«Le vrai danger qui guette les compagnies aériennes aujourd’hui vient de la baisse de la demande, dans un contexte de crise et de la cherté du carburant», ajoute cet expert. A la veille de l’ouverture à Dakar des négociations avec le Maroc, le ministère sénégalais des Transports aériens avait rendu public un communiqué au ton peu diplomatique qui estimait que l’accord actuel en vigueur entre les deux pays était «dépassé» et accuse sans détours le Maroc de retarder la conclusion d’un nouvel accord.
La Direction de l’aviation civile sénégalaise, relevant de ce département, «demande l’ouverture de ces négociations pour l’établissement d’un nouvel accord, afin de permettre à la nouvelle compagnie sénégalaise, Sénégal Airlines (SAL), concessionnaire des droits de trafic de l’Etat du Sénégal, de pouvoir intégrer le marché», selon le communiqué.
«Intégrer le marché»? S’il s’agit pour «Sénégal Airlines» d’opérer des vols sur Casablanca, la RAM ne s’y est jamais opposée.
Mais au lieu de cela, les autorités sénégalaises avaient mis mercredi sur la table une proposition visant à réduire de 16 à 4 le nombre de vols hebdomadaires opérés par la RAM entre Casablanca et Dakar.
La délégation marocaine, présente à Dakar, a abordé ces négociations avec une volonté sincère de parvenir à un accord qui s’inscrit dans le sillage des relations d’amitié et de fraternité qui existent entre le Maroc et le Sénégal.
En effet, lorsque les autorités sénégalaises avaient fait part de leur volonté de créer leur propre compagnie, la RAM les avait assurées de sa détermination à mettre tout son savoir-faire à leur disposition pour la concrétisation de cet objectif.