Qu’apportent les multinationales au Maroc ? (Cas de Labinal)


Par La Gazette, le 2 Janvier 2006

"La multinationalisation n'est pas une décision qu'une entreprise quelconque peut prendre de but en blanc. Elle est l'aboutissement logique d'une évolution généralement réservée aux firmes tournées depuis longtemps vers l'exportation. Franchir ce stade représente la seule solution qui leur permetta de survivre et poursuivre leur croissance".


 Ainsi parlait Charles-Albert Michalet, spécialiste français de la stratégie des firmes multinationales à Paris X.

Si ces explications fournissent les objectifs des FMN, elles ne disent pas l'intérêt que les pays récepteurs puissent en tirer. Et pourtant l'impact de ces firmes est indéniable, ne serait-ce qu'en matière de transfert de technologies. À cet égard, le cas de Labinal Maroc spécialisé dans la fabrication du câblage électronique, est éloquent. Pour son directeur général, Patrick Gaillard : « la présence d'une filiale de Labinal au Maroc, correspond à un besoin de délocalisation. Le Maroc nous offre plein de possibilités. C'est ce qui a amené Labinal Maroc à racheter l'activité aéronautique de Gespac pour gagner du temps et de l'outil opérationnel ». Ce rachat a permis à Labinal Maroc de s'offrir un terrain de 10.000 mètres carrés à Nouaceur. Un tel investissement ne doit pas être seulement perçu sous son aspect relatif à la création d'emplois et l'apport en devises mais aussi par son caractère de transfert de technologies. En injectant 100 millions de DH dans ce site de production dont 66 millions dans les bâtiments, Labinal Maroc s'investit pleinement non seulement dans la consolidation du capital physique mais aussi dans le perfectionnement des ingénieurs et techniciens marocains. Ils sont plus de 20 % des 270 personnes que Labinal Maroc emploie aujourd'hui. "En s'implantant au Maroc, une multinationale comme la nôtre fait plus que cela. Elle vient avec un savoir-faire technique. Ce savoir-faire passe par les hommes qui les portent ensuite sur le terrain. Pour nous, il s'agit de 98 % de Marocains qui s'enrichissent de ces acquis et les conservent pour la vie y compris lorsqu'ils nous quittent pour La concurrence", poursuit Patrick Gaillard.

Si pour l'instant cette firme aéronautique n'a pas commencé à rapatrier une partie de ses bénéfices, ce n'est pas parce qu'elle est un enfant de chœur mais plutôt par souci de bien réussir son investissement. "Les FMN ne font pas du social. Quand elles s'implantent dans un pays, elles cherchent à faire des profits. C'est aussi simple à comprendre", souligne pour sa part, un ingénieur qui avait servi à Procter & Gamble et qui est aujourd'hui à la tête d'une firme marocaine.


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