le Maroc prend des clients à l'Europe


Par Le Matin, le 6 Aout 2006


En route vers l'aéroport international Mohammed V Nouasser Casablanca pour visiter le Centre industriel aéronautique de la RAM. Arrivé surplace, il faut montrer sa carte d'identité, même accompagné d'un responsable de la compagnie, car ne rentre pas qui veut dans ce haut lieu de la technologie. Agents de sécurité et police nationale surveillent de près ces bâtiments où chaque élément de l'avion dispose de son propre atelier.

Première étape, le hangar des visites programmées où des techniciens travaillent sur un appareil entièrement démonté de l'intérieur. "Voici un avion que notre client a décidé de remettre au travail après une période d'arrêt, explique Amina Cherkaoui, responsable de "Accords industriels et Marketing" à la RAM.

Nos agents enlèvent tout. Même les moteurs qui sont envoyés à Snecma Maroc pour être aussi vérifiés. Il faut dire que cette période de juillet n'est pas trop propice à la maintenance programmée, car toutes les compagnies font voler leurs appareils au maximum. Les grands travaux commencent entre mars-avril-mai».

Ensuite,nous allons au hangar de la maintenance légère où l'avion ne peut pas rester plus d'une semaine. Ce lieu est réservé aux clients de la RAM qui comptent : les français Air France Industries, Aigle Azur, le turcSky Airlines, Air Sénégal International, Air Mauritanie, Alter BailAviation ou Cargo Lines.

Nous en profitons pour visiter l'atelier avionique spécialisé dans la réparation des instruments de radio navigation, les instruments de bord et les tests automatiques. Les salles impressionnent par le silence qui y règne et la concentration des techniciens sur leur tâche. "Nos instruments de contrôle et de réparation sont tous équipés de logiciels. Mais parfois,il nous arrive de recourir à des opérations manuelles", précise Achraf El Boustani, chef de l'atelier avionique.

Viennent ensuite l'atelier des roues et des freins ainsi que celui des tests non destructifs où des spécialistes contrôlent, grâce au scanner, les différentes pièces de l'avion. «Ici, remarque un technicien, toutes les pièces de l'avion sont contrôlées aux rayons X pour voir s'il n'y fait pas défaut.

Dans cet atelier, on procède comme chez le médecin. Ici, on fait une radiologie des pièces de l'avion».
Avec l'arrivée de la nouvelle génération des avions 787 Dream Liner produits par Boeing, la RAM va connaître une véritable révolution technologique: le contrôle et le suivi de ces avions se fera à distance. Mohamed Bellatig, vice-président «Engineering et Maintenance», n'est pas peu fier des performances de la RAM : «Nous avons commandé cinq ''Dreamliner'' qui nous ont coûté 650 millions de dollars. Le premier appareil nous sera livré en octobre prochain.

Ce sont des avions d'une nouvelle génération qui économisent 20% de kérosène et que nous pouvons suivre à distance. C'est-à-dire que nos techniciens peuvent diagnostiquer les défauts de l'appareil avant même son atterrissage.Tout cela est assuré par nos techniciens et spécialistes qui sont à 100% des Marocains".

Désormais, la RAM peut jouer dans la cour des grands pour ce qui est de la maintenance aéronautique. "Par notre position géographique, insiste Mohamed Bellatig, nous bénéficions d'une proximité qui, face aux Européens, nous permet de nous positionner en réels concurrents. Nous proposons des services comparables à ce qui sefait dans les meilleurs centres de maintenance à l'étranger. Mais en plus nos prix sont compétitifs".
Mots clés : aeronautique maroc

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