De même, elle a récemment signé une convention avec le groupe français«Teuchos» pour former des ingénieurs en aéronautique. Ses lauréats, très appréciés par les entreprises ne se contentent plus de suivre un cursus purement technique,mais se préparent à devenir de vrais meneurs d'hommes. Pour cela, la formation à l'EMI met de plus en plus l'accent sur le développement du sens managérial de l'étudiant. Une attention particulière est accordée à la formation par projets. «L'objectif étant de développer les capacités d'initiative et de créativité de l'étudiant», souligne le directeur.
Dans le même sens, une formation à l'entreprenariat est prévue en troisième année, accompagnée d'un appel à projets pour sélectionner et récompenser les meilleures réalisations. Le centre d'innovation technologique assure, quant à lui,l'incubation d'entreprises sur la base de projets innovants issus detravaux de recherche.
L'EMI est connue pour la singularité de son mode de fonctionnement bicéphale. Parallèlement à la formation académique, les élèves ingénieurs sont astreints à un régime militaire institué en 1981. Ainsi, les lauréats de l'école ont, en plus du statut d'ingénieur d'Etat, le grade de sous-lieutenant de réserve. L'accès à l'Ecole se fait essentiellement à partir du concours national commun ouvert aux classes préparatoires. Les lauréats de l'université (niveau Deug) peuvent également y accéder suite à un concours organisé par l'EMI, mais ne représentent généralement qu'une infime partie des admis (10 de 300).
La formation couvre un large spectre des spécialités en ingénierie. Pas moins de huit départements offrent des formations en ingénierie mécanique, industrielle, civile, minérale, informatique, électrique et des procédés. Cette offre n'est pas figée puisqu'elle s'enrichit en fonction des besoins du marché. Le mot d'ordre est de ne pas s'encombrer d'une filière qui n'a aucune utilité pour le monde socioéconomique. «La stratégie de notre école aujourd'hui est d'accompagner les secteurs porteurs de notre économie, notamment ceux du plan Emergence», explique Driss Bouami, directeur de l'école.
En plus d'un cycle de base de 3 ans, l'Ecole Mohammadia offre un cycle doctoral composé de formations destinées soit à la recherche, soit à finalité professionnelle. Pour l'année en cours, 377 élèves ingénieurs sont inscrits en troisième cycle dont 28 en doctorat d'Etat. Depuis sa création, l'EMI a fonctionné en interaction avec l'environnement socioéconomique. Aujourd'hui, elle dispose environ d'une soixantaine de contrats avec des entreprises du secteur public, privé et les administrations. Ils consistent en des prestations de service dans les domaines de la formation continue et l'assistance technique. Ainsi, le personnel de certains établissements publics comme l'ONE et l'OCP ont bénéficié des formations à la carte. Des expertises dans des domaines pointus tels que le contrôle qualité, la maintenance et l'analyse del'hydrogéologie font également partie du programme de recherche appliquée de l'école. L'enseignement et la recherche appliquée sont pris en charge par 140 enseignants permanents, qui disposent de plus de 70 laboratoires actuellement en cours de rénovation ainsi que quatre centres d'excellence dont le réputé centre de recherche et d'études spatiales (CRES). Ils profitent, en outre, des partenariats de l'école avec des centres de recherche étrangers très réputés, surtout l'Institut national de l'informatique appliquée de Paris et le CNRS.
Créée en 1959 par Feu Mohammed V, l'EMI est la première école d'ingénieurs du Maroc indépendant. Elle a réussi à former 5.000 ingénieurs depuis sa création et en injecte aujourd'hui près de 300 dans le marché du travail, soit 25% des ingénieurs formés au niveau national. Le total des effectifs pour l'année académique 2005-2006 est de 887 élèves ingénieurs, dont un quart de filles.