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EADS et Airbus coopèrent pleinement avec l'AMF


Par AFP, le 20 Juin 2006


PARIS (AFP) - L'Autorité des marchés financiers (AMF) se "trouve actuellement présente sur le site de Toulouse" pour son "enquête sur le marché du titre EADS ainsi que le calendrier de l'information financière tel que délivré par EADS", a indiqué le groupe européen lundi dans un communiqué.


EADS et Airbus coopèrent pleinement avec l'AMF
"EADS et Airbus coopèrent pleinement avec l'AMF", selon le communiqué.Contactée lundi, l'AMF s'est refusée à tout commentaire. L'AMF avaitindiqué vendredi qu'elle enquêtait "depuis plusieurs semaines sur lemarché du titre EADS" et que "les événements les plus récents serontexaminés dans le cadre de cette enquête.

Cette enquête était notamment réclamée par l'Association de défense desactionnaires minoritaires (Adam). Le co-président français d'EADS, NoëlForgeard, ses trois enfants et plusieurs dirigeants français etallemand du groupe ont vendu en mars des actions pour plusieursmillions d'euros, avant l'annonce début avril d'un désengagement desactionnaires français Lagardère et américano-allemand DaimlerChrysler,qui avait fait baisser le titre.

L'homologue allemand de M. Forgeard, Thomas Enders, n'a pas vendu sesstock-options en mars car il a jugé que cela n'était "pas opportun",selon des propos rapportés lundi par un porte-parole.

Mercredi, le cours du titre EADS s'était effondré de 26% à la suite del'annonce de nouveaux retards dans la production de l'A380, et donc delivraisons, qui devraient peser sur les comptes d'EADS dès 2007. Dansce contexte, Noël Forgeard s'est vivement défendu de tout délitd'initié vendredi, affirmant avoir été prévenu "courant avril" desretards de production de l'A380. "Je n'ai pas eu d'informationsprivilégiées", avait-il assuré sur Europe 1.

"Nous n'étions pas au courant, ni les actionnaires ni les dirigeantsd'EADS", avait martelé M. Forgeard, soulignant qu'"à l'évidence", lessystèmes d'alerte internes au groupe n'avaient pas bien fonctionné. Leco-président exécutif français du groupe européen avait alors épinglé"certaines usines", avec "une assez grosse concentration de problèmes àHambourg", mais dédouané "la direction du programme A380 à Toulouse(qui) n'est pas en cause".

De son côté, Arnaud Lagardère, co-président du conseil d'administrationd'EADS, maison mère d'Airbus, a indiqué n'avoir pas été informé duretard pris dans le calendrier de livraisons de l'A380, dans unentretien au Monde publié jeudi dernier, en évoquant une "crisemajeure" pour le groupe européen. La décision annoncée début avril parLagardère de vendre 7,5% du capital du géant européen d'aéronautique etde défense avait été prise "à la rentrée 2005" et n'était pas liée auxdifficultés d'Airbus, avait-il dit. Le site de Toulouse est le lieu del'assemblage final de l'avion géant d'Airbus.

Par ailleurs, la réunion au sommet entre les quatre plus hautdirigeants d'EADS à Munich pour tenter de sortir de la crise qui secouele groupe européen s'est achevée lundi sans qu'aucune décisionindustrielle ou humaine ne soit prise, a-t-on appris de sourcesconcordantes. "C'était une réunion de travail qui avait pour objet defaire le point après la crise de ces derniers jours suite aux problèmesdes retards de l'A380", a ajouté une autre source proche du dossier, serefusant à donner d'autres précisions.

Cette rencontre est la première à ce niveau depuis l'effondrementboursier la semaine dernière du groupe EADS dont le titre a perdu untiers de sa valeur en 24 heures. Cette crise a été consécutive àl'annonce par Airbus, filiale d'EADS de retards de livraison de sonA380 et les interrogations suscitées par la controverse sur des ventesd'actions massives par Noël Forgeard et d'autres hauts dirigeants.